Quelles mathématiques pour l'ordinaire ?


1. Quand on voit quelles mathématiques sont enseignées à nos collégiens en France, on peut légitimement s'interroger : à quoi bon empiler une grande quantité de notions mathématiques, à quoi bon les faire ingurgiter à des personnes qui, dans toute leur vie d'adulte, sauf dans certaines professions, utiliseront un très faible bagage mathématique ?

2. L'effroi redouble quand on s'aperçoit que des notions aussi prépondérantes que l'espérance de vie ne sont pas comprises après des années d'enseignement et surgit une première question : comment améliorer nos enseignements scientifiques pour que nos compatriotes deviennent capables d'utiliser à bon escient ce qu'ils auront appris ?

3. Première réponse : bien distinguer les "mathématiques outils" des "mathématiques pour elles-mêmes". Trop souvent, en effet, la découverte des notions mathématiques se trouve détachée d'un usage pratique qui en fait tout le sel. Si j'étudie ce qu'est une moyenne pondérée sans aucun lien avec la notion d'espérance de vie, je demeurerai incapable de bien interpréter tous les discours qui gravitent autour de cette notion ; incapable de comprendre que la montée de l'espérance de vie dans les pays dits "avancés" ou "développés" tient pour une très grande part à la baisse des mortalités précoces et non pas à l'allongement des durées d'existence. Je serai de même incapable de voir que cette victoire apparente tient aussi à l'occultation délibérée de tous les décès précédant les naissances : fausses couches et avortements.

4. Un collégien de cinquième devrait pouvoir entendre cette alerte après une préparation scientifique suffisante : la vérité est plus souvent faussée non par inexactitude mais par incomplétude. Pour diffuser un mensonge, il suffit d'occulter une partie des données. Ainsi devrons-nous prochainement définir une espérance de vie à la conception. Son calcul ne sera pas exact mais son ordre de grandeur donnera, sur l'état de nos sociétés, une information beaucoup plus vraie que la simple espérance de vie à la naissance.

5. A trop insister sur le calcul, comme nous le faisons encore aujourd'hui, nous passons à côté de l'essentiel : la considération des données premières, le recueil des informations pertinentes. Et ce d'autant plus que se sont multipliées les données chiffrées dans un monde qui semble ne jurer que par la quantité, non pas au détriment de la qualité comme on nous en rebat les oreilles mais au détriment de la vérité simple et nue : une ribambelle de nombres finit pas cacher, déformer ou même abîmer l'essentiel détournant notre attention des véritables enjeux du moment.

6. L'enjeu le plus crucial pour notre époque ? Non pas seulement améliorer l'enseignement des mathématiques et des sciences en général, dès l'école primaire, mais sortir au plus tôt de plusieurs décennies de plomb durant lesquelles le meurtre de l'enfant dans le sein de sa mère est passé pour un progrès alors qu'il s'agit de l'une des pires régressions que l'humanité ait connue. A ce jour, en 2020, près de cinquante millions d'être en gestation sont tués chaque année.

7. Si nos écoliers, collégiens et lycéens sont si faibles dans les tests internationaux, ce n'est pas d'abord en raison d'une dégradation supposée des programmes et des enseignements mais surtout parce qu'ils sont plongés chaque jour dans une ambiance mortifère où l'on préfère achever une vie commençante dans le sanctuaire qui aurait dû demeurer inviolable plutôt que de laisser une chance à celui ou celle qui aurait pu venir réenchanter notre monde. Tant que nous n'aurons pas compris que chaque naissance à venir porte en elle une joie incommensurable, nous nous enliserons dans des crises de plus en plus graves et sans issue.  

8. Point n'est besoin d'être grand clerc pour comprendre que tous les élèves de France perçoivent l'absurdité de notre système juridique, son injustice flagrante. Chacun peut se dire : pourquoi moi ? Pourquoi ai-je été épargné par la grande faucheuse qui envoie, chaque année en France, 230.000 êtres en gestation ad Patres sans autre forme de procès ?

9. Si tant de jeunes se suicident, au propre comme au figuré, en sabotant leur avenir, c'est aussi parce qu'ils sentent qu'une vaste imposture s'est instaurée depuis qu'il est devenu légal d'attenter à la vie que l'on porte en soi. Les mots pour le dire n'affleurent pas mais les comportements témoignent d'une très sourde inquiétude et d'une agitation qui devrait nous alerter.

10. Une fois que nous serons sortis du suicide collectif qui rend vains tous nos autres efforts pour quitter l'enlisement où nous sommes, nous y verrons plus clairs et les nombres que nous utilisons au quotidien ne seront plus détachés de leur signification prépondérante : celle qui ne vaut que par l'adjonction d'une unité de mesure puisque que le nombre brut ne veut rien dire tant qu'il n'est pas rattaché à une composante physique bien assise et bien comprise.

11. Deuxième réponse plus fondamentale : revoir de fond en comble nos manières d'éduquer et d'instruire notre jeunesse. Avant de mal tailler les intelligences par un recours excessif aux donnés numériques, les aiguiser sur le terrain fertile des lois justes. En bref et de toute urgence : renverser le courant qui a détruit notre droit positif en instaurant l'IVG.

12. L'urgence primordiale est de développer en chacun l'esprit de gratitude pour la vie reçue et pour le temps offert. Ce temps que je vais apprendre, non pas à monnayer dur du haut de mon tas de diplômes mais à consacrer à des tâches nobles comme celle de sauver un enfant, sa mère et son père du péril de l'avortement. 

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